Cameroun : En Afrique, 26% de cas sont dus aux infections chroniques

Dr Paul Ndom : « Au Cameroun, 95% de femmes dépistées sont atteintes de cancer »

En marge de la journée mondiale du cancer célébrée le 04 février dernier, l’oncologue   et président de l’Ong Sochimio, une association nationale de lutte contre le cancer,  dresse l’état des lieux de la maladie au Cameroun.

Interviews Dr Paul Ndom

Le cancer au Cameroun est un problème de santé public. D’après les études que nous avons menées, nous enregistrons 12000 nouveaux cas par an dans notre pays. Il se présente comme une pathologie qui n’épargne personne.

S’il est vrai que 26% des cancers en Afrique sont causés par des infections chroniques, il faut aussi dire que les prédispositions génétiques y jouent un rôle important. D’ailleurs, c’est même la tendance la plus répandue. Si une femme a le cancer du sein, les chances que ses descendants le développent aussi plus tard sont très élevées. Il faut donc toujours consulter lorsqu’on ressent un mal inhabituel car plus de 80% des malades viennent tard à nous, au stade où nous ne pouvons plus guérir la maladie.

Au Cameroun, les 2/3 des cancers que nous enregistrons surviennent chez les femmes. On enregistre 3 à 5% des cancers chez les hommes contre 95% chez la femme. Elles sont les seules à  souffrir du cancer du sein, du col de l’utérus et de l’ovaire.

Au niveau de notre Ong (Sochimio), nous avons mené une étude où nous avons énuméré les différents cancers que l’on retrouve à Yaoundé. En un an, c’est-à-dire en 2008, nous avons enregistré 587 cancers. Le service d’oncologie médicale dans la même année a enregistré 745 cas. En tant que spécialiste de cette maladie, je pense que c’est énorme pour une ville comme Yaoundé et un pays comme le nôtre.

A cette allure, on annonce 16 millions de cas de cancer dans le monde avec  65% de cas dans les pays sous-développés en 2020.

Retrouvez la suite de l'interview : Quotidien le jour