"A l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, coup de projecteur sur la situation en Afrique où les besoins sont immenses aussi bien pour les soins que pour la recherche.
Malade du cancer en Afrique du Sud. Sur ce continent, près de 25 % des cancers sont d'origine infectieuse.
En quelques mots, tout est dit ou presque. « Le Cameroun compte environ 20 millions d'habitants. Chaque année, on y recense 12 000 nouveaux cas de cancer alors que notre pays ne compte que trois oncologues médicaux, trois radiothérapeutes et trois chirurgiens spécialisés dans les opérations carcinologiques. Pour tout le Cameroun, nous avons deux appareils de radiothérapie, dont un qui n'est plus opérationnel depuis cinq mois. »
Le docteur Paul Ndom est chef du service d'oncologie de l'hôpital de Yaoundé. Ce n'est pas un médecin résigné, juste parfois un peu désabusé face à l'indifférence des pays du Nord face au développement du cancer dans les pays du Sud. « J'ai gardé pas mal de contacts avec la France où j'ai fait mes études de médecine, confie le docteur Ndom. Ponctuellement, il m'arrive de solliciter l'avis de collègues à propos d'un patient. Nous avons aussi des contacts avec quelques associations. Mais globalement, il y a quand même très peu d'échanges entre le Nord et le Sud que ce soit sur les soins ou la recherche, alors que le cancer est devenu un vrai problème de santé publique dans nos pays ».
Le cancer en Afrique ? « Cela n'intéresse pas grand monde », se désole Annie Sasco, directrice de recherche à l'Inserm, membre de l'Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement (Isped) à l'université de Bordeaux. « Quand vous allez dans une grande institution pour parler d'un projet de recherche en Afrique, on vous répond "sida". » Si vous parlez de cancer, c'est quasi impossible de décrocher un financement » , constate cette chercheuse. « Actuellement, nous essayons avec des collègues maliens de monter un projet de dépistage des cancers féminins par des sages-femmes, ajoute-t-elle. Pour tout le pays, il nous faudrait un budget d'environ 10 000 €. Une somme presque dérisoire, mais que nous n'avons toujours pas réussi à obtenir ».
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