Rencontre avec Olga Santamaría de Fernández, présidente de la Ligue colombienne contre le cancer

Rencontre avec Olga Santamaría de Fernández, présidente de la Ligue colombienne contre le cancer

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La Ligue colombienne contre le cancer a été créée le 23 octobre 1960. Aujourd’hui, elle est un acteur majeur de la lutte contre le cancer en Colombie, tant au niveau de la prévention que des traitements. Olga Santamaría de Fernández en est la présidente, volontaire, depuis 25 ans.

Comment êtes-vous arrivée à la tête de la Ligue colombienne ?

En fait, j’étais plutôt une mauvaise élève, donc dès mes 18 ans j’ai commencé à travailler… Et il y a 41 ans, j’ai commencé à venir ici en tant que bénévole, à la section de Bogotà. Je me suis beaucoup intéressée à tout ce qu’ils faisaient, et de fil en aiguille, je suis devenue présidente de la section de Bogota et ensuite présidente de la Ligue.

Comment fonctionne la Ligue colombienne ?

Il y a la Ligue principale, le siège, et ensuite il y a 40 ligues régionales, réparties dans tout le pays. Nous leurs donnons les lignes directrices, les principaux axes de lutte, mais chacune est autonome financièrement et offre les services qu’elle souhaite, et surtout qu’elle peut. Ici nous nous occupons du traitement – en particulier la chimiothérapie – contre le cancer, et dans les ligues régionales, ils s’occupent surtout du diagnostic. Mais certaines sections régionales ont aussi un service de chimiothérapie, comme à Medellín.
Autre point important : nous ne recevons aucune aide de l’Etat, donc nous fonctionnons beaucoup grâce à nos volontaires et aux services que nous offrons.

Justement quels sont les services que vous proposez ?

Tout d’abord, comme je vous le disais, nous avons un service de chimiothérapie, composé de 14 salles. Nous y recevons une quinzaine de patients par jour, mais nous avons la capacité pour plus. Nous avons aussi plusieurs médecins qui proposent des consultations externes en oncologie et en hématologie.
Enfin, nous avons une « banque de médicaments » - l’équivalent d’une pharmacie - il y a principalement des traitements contre le cancer, mais aussi contre le VIH et les rhumatismes, qui sont tous des médicaments très coûteux. Ici, nous les vendons beaucoup moins chers, nous nous octroyons une marge de seulement 3%, ce qui est suffisant pour faire fonctionner la Ligue et qui permet aux personnes qui n’ont pas beaucoup de revenus de suivre leurs traitements.

Quels sont vos axes de lutte ?

Nous avons cinq rendez-vous annuel qui correspondent chacun à un thème de prévention important : en mars, le cancer cervico-utérin, en mai, c’est le mois de la lutte contre le tabac, en juillet, le cancer de la peau, en octobre le cancer du sein et en novembre celui de la prostate.
Tous les ans, ce sont les mêmes thèmes qui reviennent mais l’année dernière nous avons rajouté le cancer de la prostate. En effet, les hommes sont beaucoup plus réticents à venir faire des examens de dépistage dès qu’ils ont 50 ans au contraire des femmes qui viennent très facilement se faire faire une mammographie.
D’autres campagnes sont spécifiques à des régions de la Colombie comme celle autour du cancer de l’estomac qui est très présent dans certaines régions, sûrement à cause de l’eau – mais pour le moment aucune étude n’a été faite, il est donc difficile de se prononcer.

Quel cancer vous préoccupe le plus ?

Le cancer cervico-utérin. Il est en forte hausse, c’est l’une des plus grandes causes de mortalité chez les femmes en Colombie, et tout comme le cancer du sein, il touche des femmes de plus en plus jeunes.
Le cancer de la peau est aussi très courant, mais il est détectable très tôt, donc beaucoup moins mortel.

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